Chez Sandra et Renaud
Situé en plein cœur de Paris au dernier étage d’un bel immeuble en pierre de taille, cet appartement abrite une famille à l’esprit rock’n’roll. C’est là que vit Sandra, créatrice de la marque de mobilier pour enfants The Rocking Company, avec Renaud et leurs deux fils, Andres (7 ans) et Hermann (4 ans). Récemment rénové afin de mieux repenser l’espace, ce lieu lumineux est rempli de souvenirs, de meubles design et d’objets éclectiques qui font tout son charme.
Quelle est l’histoire de votre appartement ?
Nous avons une chance inouïe : juste au moment où nous visitions des appartements sans être vraiment emballés, une connaissance nous a aiguillé sur ce bien avant qu’il ne soit sur le marché. C’était un appartement typiquement parisien, avec son parquet en point de Hongrie et ses cheminées dans les chambres. Il avait déjà cette grande pièce à vivre où se trouvait avec une espèce d’alcôve un peu moche en arc de cercle. Hélas, dans cette pièce, les moulures et les cheminées avaient été supprimées. Mais le coup de cœur a été immédiat : l’appartement dégageait de bonnes vibrations et la lumière était belle, même en hiver. Dans un premier temps nous avons gardé le plan original avec ses couloirs et sa cuisine mitoyenne de la salle de bain. Puis au bout de quelques temps, nous avons voulu l’optimiser afin que chaque enfant ait sa chambre. Renaud a redessiné les plans. La cuisine est devenue une petite chambre et la salle de bain une cuisine. Nous avons réduit la taille de notre chambre et transformé un couloir en salle de bain. Et nous avons agrandi des ouvertures. Grâce à ce procédé, nous avons l’impression d’avoir gagné des mètres carrés.
Comment définirais-tu ton style déco ?
Nous avons voulu une déco éclectique, qui rende compte de nos vies plutôt que de procéder de manière ultra rationnelle et coordonnée. J’ai rencontré Renaud alors qu’il rentrait de plusieurs années au Pérou et qu’il redécouvrait Paris, presque comme un étranger. Il avait ramené beaucoup de souvenirs de là-bas : un coffre sur pieds en marqueterie de l’époque coloniale, un coffre en cuir, des miroirs, un retable et un tableau représentant une vierge indigène… A cela se sont ajoutés des achats d’archéologie précolombienne fait en voyage et à Drouot, qui est au coin de la rue, ainsi que des trouvailles insolites comme mon horloge en forme de guitare électrique à l’effigie d’Elvis. Au fil des ans, je me suis offert les classiques du design dont j’avais envie comme la table Nogushi, le lampadaire Arco ou le fauteuil Eames trouvés soit directement chez les éditeurs soit chez des antiquaires. J’ai acheté une table de repas en métal, conçue par un artiste sud africain, au Conran Shop (une adresse que j’adore) et j’ai mis des chaises Starck et des chaises Panton autour. Et nous avons replacé une cheminée dans le salon, qui paraissait bien triste sans son poêle prussien arraché sans doute des décennies auparavant. Nous avons trouvé une cheminée pour 100 euros sur Ebay et avons fait appel à un cheministe qui a retrouvé le conduit et a fait toute la maçonnerie. Quand il a percé le trou, nous y avons découvert un journal de 1905 ! Pour le reste, les enfants ont laissé leur empreinte partout dans la maison, ce qui consiste surtout en beaucoup de désordre et des petits souvenirs des fêtes qu’on organise pour eux. J’ai notamment du mal à jeter les piñatas mexicaines, que je trouve décoratives : ce gout du macabre coloré ajoute une touche de réalisme magique dans le quotidien.
Quelles sont tes bonnes adresses déco, à Paris ou ailleurs ?
Dans l’absolu, j’adore chiner, y compris quand je voyage : le kilim du salon vient d’Essaouira ; j’ai déniché de petits objets de déco chez Haveys on Beverly, un antiquaire spécialisé dans le style Tiki à Los Angeles ; j’ai trouvé quelques cartes d’Amérique Latine chez un brocanteur au Chili. A Paris, je suis fan des Puces et d’Emmaüs, que je fréquente depuis que je suis étudiante. Et j’adore les enchères de Drouot : c’est une mine d’or et une ruine si vous êtes comme moi atteint de collectionnite aiguë. Je fais attention à ne pas trop y aller parce que je n’en reviens jamais les mains vides ! Récemment, j’ai découvert la galerie de mobilier moderniste Esprit XXe lors d’un séjour à l’hôtel du Hameau des Baux. Par rapport aux galeries parisiennes, les tarifs sont intéressants et Emmanuelle Vidal, la propriétaire, est un puits de science sur le mobilier et l’art de vivre mid-century. Et j’aime aussi l’éditeur de design contemporain Monolithe Editions dont la bibliothèque Klec, qui évoque une cage d’oiseau ouverte, me fait craquer.
Retrouvez l’univers joyeux et créatif de Sandra sur le site de sa marque, The Rocking Company. Vous y trouverez fauteuils en scoubidou, paniers colorés et bureaux en formica au look vintage pour les petits. Et visitez la chambre de son petit Hermann, 4 ans, en cliquant ici.